Education : l’arrière-pays en première ligne
« Il vaut mieux enseigner là qu’en région parisienne » ; « vous avez la mer, la montagne, le soleil ! » etc.… Qui donc penserait à se plaindre d’enseigner dans l’Académie de Nice, un des coins de France les plus prisés ? Seulement voilà, ce succès démographique a un prix : l’augmentation de la population scolaire. Nationalement, le gouvernement justifie les suppressions de postes dans les établissements du second degré, collèges et lycées, par une diminution des effectifs, consécutive à une baisse de la démographie. Cet argument est contesté par la plupart des syndicats d’enseignants : pourquoi la baisse des effectifs ne profiterait-elle pas aux élèves, qui pourraient ainsi bénéficier d’un meilleur encadrement ? En outre, cet argument ne tient pas dans l’académie de Nice. De plus en plus de familles s’y installent, et y scolarisent leurs enfants. Les statistiques officielles publiées dans la Géographie de l’école n°9 (mai 2005) le confirment : seul le Sud-Est échappe au recul général des moins de 25 ans. Les infrastructures du secondaire sont en voie de saturation tant cette augmentation de la population scolaire a été sous-estimée. Un exemple parmi d’autres ? Le collège de Barjols, dans le Haut Var, qui a bénéficié pendant longtemps de moyens supplémentaires au titre de sa situation de « collège rural isolé ». Construit initialement pour 400 élèves, avec un maximum prévu de 600, il en accueille aujourd’hui 750, en comptant la SEGPA qui partage les mêmes structures. Et toujours pas de nouveau collège prévu dans ce secteur … Le principal problème de l’académie est principalement quantitatif : comment donner les meilleures conditions d’enseignement à une population qui ne cesse d’augmenter ? L’académie de Nice est une des plus mal loties en France, en terme de moyens horaires accordés. Comment faire progresser tous les élèves lorsque les effectifs par classe se rapprochent de trente élèves en collège et dépassent les trente cinq élèves en lycée ? En outre, la population de l’arrière-pays varois connaît, comme la société française, une précarisation croissante. De plus en plus de familles rencontrent des difficultés pour se loger et trouver un emploi stable, et les distances à parcourir pour aller travailler n’arrangent rien. Le comportement des élèves n’est plus préservé de ces violences sociales par l’écrin de verdure qui les abrite. Ceux qui ont besoin d’un suivi particulier, pédagogique et social, sont de plus en plus nombreux. L’enseignement privé, lui, prospère. Il cherche même de nouveaux locaux pour s’agrandir, à Saint Maximin et à Brignoles. Et que propose le gouvernement pour remédier à cette situation ? Au mieux, mais c’est rare, des moyens qui essaient de rattraper le retard pris en terme d’offre d’enseignement. Ainsi les collèges du Haut Var (Aups, Vinon-sur-Verdon, Barjols…) ont reçu cette année une dotation horaire en légère augmentation. Pour d’autres, c’est le statu quo. Autrement dit, vu l’augmentation des effectifs, une aggravation des conditions d’apprentissage, comme au collège Matisse de Saint-Maximin. Au pire, une diminution des moyens. C’est particulièrement net dans les lycées : Brignoles, Lorgues, Draguignan. C’est pourquoi plusieurs collèges et lycées du Moyen et Haut Var ont décidé d’unir leurs forces pour réclamer les moyens nécessaires à l’exercice d’un service public d’éducation de qualité : les collèges d’Aups, de Barjols, de Saint-Maximin, de Vidauban, de Vinon-sur-Verdon et les lycées de Brignoles, Draguignan, Saint-Maximin, Lorgues. Depuis le mois d’octobre, des délégués de ces établissements, parents d’élèves et enseignants, se rencontrent, échangent leurs expériences, préparent la mobilisation pour la défense d’une école publique ambitieuse, pour tous et partout. Même dans les cantons les plus ruraux. Ils ont recensé leurs besoins spécifiques, et établi une liste de revendications communes, axées principalement sur l’attribution de davantage de moyens humains pour permettre des effectifs par classe plus réduits, mais aussi sur un accès égal au choix des options et des filières d’orientation. Puis ils ont organisé un refus commun des moyens horaires attribués à chaque établissement, à travers un vote négatif en conseil d’administration. Enfin, des représentants de chacun de ces établissements, parents et enseignants, accompagnés du conseiller général du canton de Rians, du secrétaire départemental de la FCPE et de la secrétaire départementale du SNES, ont été reçus collectivement par l’inspecteur d’académie. Une première dans le Var. Là, les demandes du terrain se sont heurtées aux logiques comptables, de plus en plus prégnantes. A un parent qui s’en indignait, l’inspecteur d’académie a rappelé les priorités de son administration : « un enfant n’a pas de prix, mais il a forcément un coût ». Il a finalement botté en touche : « si j’avais des moyens, je saurais quoi en faire ».
C’est pourquoi la coordination parents-professeurs des établissements du Haut et Moyen Var appelle à une manifestation pour la défense du service public d’éducation à Barjols, le 31 mars, à 11h30, devant la piscine. Cette manifestation sera suivie d’un repas citoyen, propice au partage de victuailles tirées du sac et d’idées pour la défense et l’amélioration des services publics. De quoi préparer les actions à venir, si les autorités compétentes restent sourdes aux revendications…
Nathalie Vivé pour la coordination parents-professeurs des établissements du Haut et Moyen Var pour la défense du service public d’éducation.
Programme de la journée
11h - salle du Castellas : conférence de presse : parents et enseignants
11h30 - manifestation
12h15 - prises de parole – parvis de la maison régionale de l’eau : parents, enseignants, élus
12h45 - repas tiré du sac pris en commun – place de la Rouguière
Toute la journée – animations diverses : musiciens, chorale, stands associatifs et syndicaux, discussions, …
Contact : Marie-Sylvie.Madore@ac-nice.fr Ou 06 75 95 60 12
http://www.v-s-p.org/
Rentrée 2007
au collège, au lycée
L’éducation sacrifiée !
Défendons ensemble le droit à l’éducation pour tous, Défendons notre collège, nos enfants !
MANIFESTONS pour défendre notre collège ! SAMEDI 31 MARS 11h30 à Barjols (RDV ancien stade)
(repas tiré du sac après la manifestation)
Coordination parents-enseignants des établissements du Centre et Haut-Var (Aups, Barjols, Brignoles, CIO, Draguignan, Lorgues, St Maximin, Vidauban, Vinon) Avec le soutien des conseils locaux FCPE, des sections CGT, SNES-FSU, SUD, UNL